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Chapitre 11

🐮La prĂ©sence


Être lĂ , c’est dĂ©jĂ  beaucoup.


« La vraie présence ne fait pas de bruit, mais elle transforme tout. »


Le premier exercice me rĂ©vĂšle quelque chose d’essentiel : mon hypersensibilitĂ© est un atout. Pourtant, elle m’a trĂšs souvent desservie Ă  l’école, au travail. On me l’a beaucoup reprochĂ©e. Trop Ă©motive. Trop rĂ©active. Trop tout.

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Je regarde, j’observe, je reproduis. Grisou est surexcitĂ©. Deux juments partagent le mĂȘme espace, et il fait son macho. Pascal est obligĂ© de le prendre en main. Sans aucune brutalitĂ©, juste avec sa prĂ©sence, son incarnation, il refocalise Grisou sur lui.

Je le regarde faire. Je le copie. Et je rĂ©ussis. C’est un de mes atouts : j’ai toujours su reproduire ce que je voyais.

Ce moment-lĂ  me fait comprendre Ă  quel point la prĂ©sence est importante. Le jugement, la dĂ©valorisation, la comparaison n’ont plus de place. Je dois ĂȘtre lĂ .

Nous passons la matinĂ©e Ă  demander Ă  nos chevaux d’approcher ou de reculer, en jouant sur le degrĂ© de pression utilisĂ©. Du trĂšs lĂ©ger, presque imperceptible, en montant dans les phases.

Je n’ai pas besoin de monter dans les phases parce que Grisou est avec moi. Et je pense que je n’en suis pas encore capable sans me culpabiliser. À cette Ă©poque-lĂ , il me manque encore beaucoup d’informations, de pratique, de comprĂ©hension de mes mĂ©canismes pour savoir le faire sans que mes Ă©motions prennent le dessus.

La matinĂ©e passe Ă  une vitesse folle. Le temps du repas, que nous a prĂ©parĂ© MH, est arrivĂ©. J’ai l’impression d’ĂȘtre dans une bulle, protĂ©gĂ©e, en dehors du monde.

Les retours sur la matinĂ©e, au cours du repas, vont me permettre de voir Ă  quel point j’étais lĂ , prĂ©sente. Pascal nous fait un lĂ©ger retour sur les points positifs sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour la suite.

Il m’impressionne beaucoup. Il sait comment nous pousser dans nos retranchements pour nous faire avancer. Il a aussi cette capacitĂ© Ă  laisser l’expĂ©rience se faire.

Il me faudra du temps, plus tard, quand Ă  mon tour je donnerai des stages, pour ne pas intervenir quand je vois une personne en difficultĂ©. Et encore aujourd’hui, je pense Ă  lui quand je me trouve dans une telle situation.

Je me rends compte que je suis capable d’ĂȘtre lĂ , vraiment lĂ . Pas dans la performance. Pas dans le contrĂŽle. Mais dans la prĂ©sence.

Mon hypersensibilité me permet de capter les nuances, de ressentir les intentions, de répondre avec finesse. Elle me relie à Grisou. Elle me relie à moi.

Ce retournement est profond. Je commence Ă  comprendre que ce que j’ai longtemps tentĂ© de cacher est en rĂ©alitĂ© une force. Une porte d’entrĂ©e vers une autre maniĂšre d’ĂȘtre. Avec les chevaux. Avec les autres. Avec moi-mĂȘme.

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