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Épisode 14 :

Les Jeudis Médiation Equin : La colère qui veut se venger



Il y a des colères qui explosent. Et il y a celles qui s’enracinent, qui cherchent réparation, reconnaissance, justice. Des colères qui veulent que l’autre paie, que le tort soit nommé, que la blessure soit validée.

Cette semaine, j’ai accompagné une personne confrontée à cette forme de colère. Elle devait gérer le harcèlement, au travail, d’un de ses enfants. Elle voulait, à toutes forces, que le responsable soit reconnu harceleur, et que son fils soit reconnu victime.

Son corps était tendu, ses poings serrés, son visage fermé. Toute son énergie était mobilisée dans cette quête de justice. Mais elle ne voyait pas le mal qu’elle se faisait à elle-même, à rester prisonnière de cette colère qui voulait se venger.

Je lui ai d’abord proposé de constater son état physique. Puis je l’ai invitée à approcher Rubis, mon cheval le plus sensible. Il était dans la pâture, libre d’accepter ou non le contact.

Rubis ne juge pas. Il ressent. Il réagit. Il choisit.

Face à cette tension, il a hésité. Il a pris son temps. Et cela a permis à la personne de se voir autrement. De sentir ce que son corps exprimait. De comprendre que cette colère, si légitime soit-elle, la tenait enfermée, tendue. Elle pouvait faire le constat que cela avait un impact sur Rubis.

Pour l’aider à modifier son état d’esprit, je lui ai proposé un exercice entre nous deux.

Chacune à un bout d’une corde, nous devons tirer, de toutes nos forces, et je lâche la corde une première fois.

Puis une deuxième fois. Je lui propose de faire le point sur ce qu’elle ressent. Ça l’agace, elle n’a plus de prise sur moi. Pour aller encore plus loin, je lui propose de recommencer mais là c’est elle qui doit choisir le moment où elle va lâcher la corde. Une fois, deux fois, je lui demande ce qu’elle ressent, est-ce qu’elle a le sentiment d’avoir perdu ?

Elle découvre que décider du moment où elle va lâcher la corde lui a donné le sentiment de contrôle et non de perte. Et je peux voir que son corps s’est détendu.

Je lui propose alors de retourner voir Rubis et de tenter un contact. Il ne la fuit plus, elle peut le caresser et ainsi ancrer un peu plus la détente du corps.

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Petit à petit, nous avons pu poser une autre intention. Non pas se venger, mais se libérer. Non pas effacer le passé, mais retrouver de l’espace pour vivre le présent.

Avec le cheval, la colère peut être vue, entendue, accueillie. Et transformée.


Libérer la colère, ce n’est pas renoncer à soi. C’est choisir de ne plus se brûler pour punir l’autre.

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